Landstalker, ah, Landstalker, le premier Action-RPG que j'ai aimé, et que j'aime toujours d'ailleurs, sinon je ne le referais pas aussi souvent. Je me souviens encore en voyant les captures d'écrans dans Joypad, ma réaction de lycéen déjà bien intoxiqué "Putain mais c'est un jeu MegaDrive, ça?". J'étais sur le cul. Et encore maintenant, je le suis toujours, comme quoi la magie opère toujours, quand on y regarde. C'est même ZE jeu qui m'a fait passer le cap des jeux à scénario en japonais. J'avais déjà des jeux japonais sur MD (Ah, Gaiares et sa notice sublime pleine d'artworks), mais pas de jeux où le scénar' a une importance notable. Et puis je sais pas ce qu'il m'a pris mais j'me suis dit "Allez hop, je le prend en japonais et j'irais m'acheter la méthode de japonais qu'il y a au Furet du Nord". Et j'ai commandé le jeu, j'crois que c'était à l'époque à Ultima. C'te claque que j'me suis pris quand je l'ai mis dans la console!
Ecran de présentation épuré, comme d'hab chez Climax (en même temps j'avais pas 50 jeux Climax...), j'appuie sur Start et Blam, j'vois un elfe à l'air débonnaire (ça change de l'autre à l'air neutre/niais ) qui bouge ... Heu... "à la perfection". Si, si, non mais merde, quoi z'avez vu comme ils bougent, ses cheveux? Et sa démarche? Jamais j'avais vu un sprite aussi bien animé, c'était vraiment quelque chose de monumental (et honnètement, il n'a rien perdu de son charme). Et ces couleurs chatoyantes et rétiniennement flatteuses. Et le character Design de Yoshitaka Tamaki (bon, ok, à l'époque on avait pas autant d'infos que maintenant mais quand on a le compas dans l'oeil, on se dit tout de suite "Tiens, c'est le mec qui a fait les graphismes des deux premiers Shining"). Et ce thème de Motoaki Takenôchi, où encore une fois on se dit "Tiens, ça a un côté épique et enjoué, comme Shining". Et ça marche au quart de tour, tu te retrouve dans un truc totalement fidèle à l'esprit des Shining alors que ça n'a "strictement rien à voir" (jamais trouvé crédible le rapport entre Lyle le centaure archer/Bazookeur et Lyle l'elfe qui seraient le même personnage...). Et c'est quoi alors, Landstalker? Ca raconte simplement l'histoire d'un elfe chasseur de trésors, sorte d'Indy sans fouet ni cours d'archéologie, mais avec des épreuves, des énigmes, des pièges, des traquenards en tout genre. Bref, de la recherche risquée, de l'aventure!!! Alors qu'il ramène la statue de Gypta à son commanditaire, il tombe par hasard sur Friday, une Fée (Pixie) qui est poursuivie par un trio de ... Chasseurs de trésors un peu neuneus sur les bords. Tout ça parce qu'elle sait où se trouve le trésor du Roi Nole, Trésor qui semble être assez conséquent vu que pas mal de monde le cherche depuis un bon bout de temps sans pour autant le trouver. Du coup, Lyle décide de partir sur l'île de Mercator, gouvernée par le Duc éponyme, vu que c'est là que, d'après Friday, se trouve le trésor.
Bon, je ne vais pas en raconter plus parce que ça serait un peu spolier, surtout vis-à-vis du Duc, mais il faut savoir qu'évidemment, les choses ne sont pas ce qu'elles sont, Lyle va se retrouver aux prises (et à plusieurs reprises) avec le trio de mongolos (d'ailleurs composé de Kayla, la leader de la bande, et ses deux acolytes, qui s'avèrent être des monstres "spéciaux" issus de Shining And The Darkness) ainsi qu'avec Zack, un "dragonien" également embauché par le Duc pour trouver le trésor de Nole (qui enlève également la princesse du jeu, un sacré cas, elle aussi). Y'a même des genres d'Ewoks dans le jeu! C'est même eux qui vous recueillent au début lors de votre arrivée de l'île. Et même qu'il arrivera à Lyle de se retrouver transformé en clébard... Hé, si ça c'est pas épique!
Le jeu en 3D isométrique, pas courant pour le genre (à l'époque je n'avais joué qu'à BatMan, Head Over Heels sur Amstrad CPC et quelques jeux sur Amiga et ST qui utilisaient la 3D isométrique), change beaucoup de la représentation habituelle en trois quart haut que l'on a l'habitude d'avoir pour les jeux du genre, ce qui du coup peut tromper, et d'ailleurs, trompe souvent. Pas tant à cause de la représentation, mais surtout à cause du fait qu'il n'y a aucune ombre dans le jeu. Et dans les innombrables phases de plateforme, il arrive que ça soit vraiment gênant et il est courant de pester, voire si vous avez une certaine tendance à assez vite vous énerver - comme moi - de gueuler sur la console parce que "Putain, mais c'est trompeur merde, elle est LA, la plateforme???". Ca, franchement, ça arrive VRAIMENT souvent, et pourtant, c'est pas vraiment frustrant, finalement. Comme dans les autres jeux du genre, Lyle a un inventaire réparti en deux catégories: les objets d'usage commun (ainsi que les objets que l'on peut qualifier de "quête") et les objets équippables. Comme dans pas mal d'autres jeux du genre aussi, l'inventaire de matos à équiper est assez sobre et on ne change pas très souvent d'équipement. C'est pas un RPG, non plus. Et dans un sens, c'est peut-être pas plus mal. Bah ouais, jsais pas, si on compare par exemple à la pléthore de matos que l'on trouve dans un Diablo par exemple (pour prendre un exemple qui se rapproche du genre), parfois il arrive qu'on ait vachement de mal à se décider entre deux épées différentes. Heureusement, le jeu répond au poil de derche, la maniabilité ne souffre d'aucun défaut rédhibitoire, hormis évidemment les problèmes de manque d'ombres. Ouais, je pense qu'on peut aisément mettre ça dans le chapitre de la maniabilité.
L'animation de Lyle, comme déjà souligné aussi, est impeccable, et pourtant, quand on s'amuse à "sprite-ripper" à l'aide d'un émulateur, bah... Y'as pas tant d'étapes d'animation que ça, quand on y regarde. Enfin si' l'on compare par exemple à un jeu de baston. Parce que si l'on compare à d'autres action-RPG, c'est quand même bien plus détaillé (Zelda III était bien gâté lui aussi de ce côté là). Pour les autres bonshommes qui bougent, c'est bien entendu bien moins poussé, mais ça ne jure pas non plus pour autant, que ce soit pour les NPC ou les monstres. Les animateurs ont su tirer profit du côté "cartoonesque" des visuels de Tamaki pour rendre des animations souvent léchées, notamment celles des "Toadstools", alias les champignons (ouais, comme ceux de Darkness ) qui tirent une tronche pas possible quand vous leur mettez un taquet, ou ces saloperies de "licornoïdes" qui passent leur temps à surprendre avec leur putain d'attaque éclair (rien ne permet vraiment d'anticiper quand ils vont frapper, les pourris!), ou encore les momies qui se "débobinent" pour éviter les coups de Lyle. C'est bourré de petites animations qui donnent vraiment vie au jeu, ça n'a l'air de rien, mais ça permet de s'extasier facilement presque n'importe quand. Et ça aide beaucoup vis-à-vis de l'immersion, je trouve. Ouais, ça peut paraître éxagéré quand on voit les FPS de maintenant (surtout par exemple L4D² en relief) mais encore une fois, faut se remettre dans le contexte de l'époque.
Et la musique... Bah la musique, c'est Takenôchi encore une fois, et on est encore une fois dans la directe lignée des précédents Shining: c'est frais, c'est enjoué, c'est épique, c'est sobre, et ça fait mouche. Le thème principal est déjà franchement excellent, mais il est aux fraises une fois que l'on atteint la seconde partie du jeu, où il est remplacé par un thème nettement plus pêchu et "speed", ce qui accentue encore plus l'envie d'aller explorer de nouvelles zones (yep, comme un Zelda, le jeu est divisé en zones, on a pas de carte complète d'un seul bloc en commençant une partie). Le thème des bosses est lui aussi épique et rythmé, celui du château de Mercator a ce petit côté "bourgeois" sans pour autant perdre cette certaine patte sympathique et légère. Les trois exclamations de Lyle sont aussi excellentes, courtes, mais excellentes (j'ai toujours adoré le "podek!" qu'il fait quand il pose un objet). Comme quoi, pas besoin d'avoir 50 trilliards de digits pour donner du caractère à un personnage.